De quoi parle-t-on ? Comment en finir ?
Le sucre, ce « doux poison », nous accompagne le plus souvent depuis notre plus tendre enfance et est, dans nos têtes, l’aliment réconfort par excellence.
Sommes-nous tous addict au sucre ?
Je dis aujourd’hui car en 1850 on consommait en moyenne 1 kg de sucre par an et par personne, contre 35 kg par an et par personne aujourd’hui ! Oui, vous avez bien lu.
En parallèle les chiffres de l’obésité et du diabète de type 2 ne font qu’augmenter. Certains experts disent même que le diabète sera l’épidémie du 21ème siècle. C’est peut-être la raison pour laquelle on parle tant de l’addiction au sucre.
On parle ici du sucre au goût sucré. Mais il y a aussi le sucre en termes génériques, c’est-à-dire les glucides des fruits, des légumes, des féculents, de l’alcool, et ceux qui sont rajoutés par l’industrie agro-alimentaire pour donner plus de goût ou une meilleure conservation aux produits alimentaires ; Il y en a même dans les plats salés ! Si, si, les charcuteries et les sauces battent souvent des records. Par curiosité, regardez la prochaine fois que vous faites vos courses.
Tous ces sucres, une fois digérés, sont convertis en glucose, le sucre simple utilisable par nos cellules.
Bien-sûr c’est une source d’énergie fondamentale pour l’organisme qui en a besoin comme des autres nutriments, mais comme disait Paracelse « C’est la dose qui fait le poison ».
Alors Addiction au sucre, de quoi parle-t-on ?
D’abord, le sucre qu’est-ce que c’est ? Quelles sont les différentes sortes de sucre ?
Sucre blanc, sucre roux, sucre glace, cassonade, sirop d’érable, sucre des fruits…Derrière tout cela il n’y a en fait que deux grands types de sucre :
1-Les glucides simples, c’est-à-dire le sucre au goût sucré.
Dans cette catégorie on range :
- Le glucose qui est présent dans les végétaux au goût sucré ou non.
- Le fructose, le sucre des fruits qui est également présents dans certains légumes et tubercules. En excès il est nocif pour le foie comme l’alcool car il provoque une stéatose du foie ou NASH. Eh oui, même le sucre des fruits peut être néfaste en grande quantité…
- Le galactose et le lactose présents dans tous les produits laitiers même non sucrés.
- Le maltose issu de l’amidon de l’orge et du maïs.
- Le saccharose communément appelé sucre, ou sucre ajouté, issu de la canne ou de la betterave, composé de glucose et fructose.
2-Les glucides complexes ou amidons, également appelés sucres lents. Ils procurent de l’énergie aux muscles. Même s’ils n’ont pas un goût sucré, ils sont digérés et absorbés sous forme de glucose comme les glucides simples. On trouve dans cette catégorie l’amidon, la cellulose, les pectines, les maltodextrines et les fructo-oligosaccharides. Ils sont présents dans les céréales, les farines, les légumes racines, les légumes secs, le pain, les pâtes. Donc, le pain ou les pommes de terre, c’est aussi du sucre !
Ensuite, il y a aussi tous les sucres cachés, ceux qu’on retrouve dans les produits industriels. Ils ont une multitude de noms qui nous font oublier qu’en fait il s’agit de sucre. Il est donc important que je vous les liste pour que vous sachiez les identifier si vous regardez les étiquettes de composition des aliments que vous consommer, ce que je vous recommande vivement :
Il y a le sirop de glucose ou de fructose, le concentré de jus de fruits, l’isoglucose, le lactose, la saccharose, le sirop de riz, de maïs, de blé, d’orge, de malt, le dextrose de blé, l’amidon de blé ou de maïs, la dextrine, le maltodextrine, mais il peut aussi y avoir de la cassonade, de la vergeoise, et moins fréquemment de la mélasse, du sirop d’érable, du miel, du sucre de coco ou fleur de coco, du rapadura, du moscovado qui sont toujours du sucre. Ils n’ont pas tous les mêmes qualités nutritionnelles, mais cela reste du sucre. Dans un autre article, je détaillerais les différentes sortes de sucre et d’édulcorants pour savoir lesquels choisir. Ici, je voulais juste vous inciter à regarder tout le sucre que nous ingérons quotidiennement.
Et attention à la mention « sans sucre ajouté » qui signifie qu’aucun sucre supplémentaire n’a été ajouté au sucre déjà présent dans le plat ou l’aliment, et non pas que c’est un aliment sans sucre !
Pourquoi parle-t-on d’addiction au sucre ?
Pour deux raisons principales :
〉Parce que les effets du sucre ressemblent à ceux des drogues. En effet, l’insuline, qu’il nous fait sécréter pour réguler notre taux de sucre sanguin, fait entrer dans les muscles les acides aminés branchés (leucine, isoleucine et valine) qui la composent. Ainsi, ces acides aminés ne restent pas dans le sang, n’entrent donc pas en compétition avec le tryptophane, l’acide aminé, rare et fragile, précurseur de la sérotonine, neurotransmetteur de la relaxation qui freine nos pulsions alimentaires. Ainsi ce dernier peut passer la barrière hémato-encéphalique et entrer dans le cerveau. Le sucre est donc un calmant. Il agit comme un psychotrope sérotoninergique. Notre corps l’enregistre, ce qui nous rend addict.
〉Parce que le goût sucré active, comme les drogues, les circuits neuronaux de la récompense et de la motivation. Il active les neurones dopaminergiques, ce qui se traduit par une libération de dopamine dans le cerveau. La dopamine est souvent appelée l’hormone du bonheur, l’hormone du plaisir immédiat, de la motivation qui procure une sensation de satisfaction en récompense de certaines actions. Il active aussi le cortex orbitofrontal de la même façon que la cocaïne. Dans les études faites sur des rats à qui on a donné le choix entre une boisson sucrée et une dose de cocaïne en intraveineuse, ces derniers ont, pour la quasi-totalité (90%), développé rapidement une préférence pour le goût sucré, même chez les rats déjà sensibilisés aux effets de la cocaïne. Le sucre est addictif. Après, il faut rester prudent sur l’analogie entre le sucre et les drogues chez l’homme, car l’addiction fait également référence à une altération du jugement…
Alors, pourquoi vouloir arrêter le sucre ? Quelles sont les bonnes raisons de limiter le sucre ? (Outre celle de se libérer d’un comportement dont on est esclave pour retrouver de la liberté, ce qui est déjà une très bonne motivation).
〉D’abord, moins de sucre pour une meilleure santé bien-sûr !
Le sucre ingéré au-delà de nos besoins est à l’origine de nombreux maux au quotidien :
Caries dentaires, acidification de l’organisme et par voie de conséquence déminéralisation, inflammation, perturbation du microbiote provoquant fermentation, gaz et ballonnements, troubles de l’humeur, hypoglycémies réactionnelles, fragilisation du système immunitaire, candidoses…etc.
Mais il est également reconnu que le sucre contribue à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de cancers digestifs et de cancer du sein et que le fructose est responsable de stéatose non alcoolique du foie ou NASH ; Et surtout, il est la principale cause de la résistance à l’insuline et du diabète de type 2 provoqués par l’hyper-sollicitation du pancréas qui fatigue et peine à sécréter l’insuline pour réguler la glycémie.
〉Ensuite donc, moins de sucre pour garder la ligne ou parvenir à perdre du poids.
Le sucre est la principale cause du surpoids (causes physiologiques du surpoids ). L’excès de glucides non dépensés est stocké sous forme de graisse dans l’organisme, en particulier au niveau viscéral et abdominal. Il provoque donc surpoids et obésité.
La résistance à l’insuline induite par la surconsommation de sucre est une cause très fréquente d’obésité. Les sucres simples perturbent également la production de leptine, hormone de la satiété. Ils sont la première chose à réduire pour perdre du poids.
Alors, Le sucre, comment s’en passer naturellement ?
Comme toujours par son approche globale ! Elle a plusieurs outils qui peuvent agir en synergie pour plus d’efficacité.
- D’abord, par la recherche des causes de l’addiction : Les causes physiologiques comme une flore intestinale déséquilibrée avec prolifération de candida albicans par exemple (microbiote et poids ), ou les causes psychologiques liées à une alimentation émotionnelle (causes psychologiques du surpoids). Pour une efficacité durable, on traitera en priorité la cause plutôt que le symptôme.
- Par l’alimentation : le naturopathe vous aide à avoir une alimentation saine qui réponde aux besoins du corps pour un bon équilibre nerveux, condition nécessaire à une bonne maitrise de soi et à débusquer les sucres cachés.
- Par la micro-nutrition : le naturopathe vous aide à détecter et combler des carences qui participent à cette « addiction » : chrome, zinc, magnésium, fer, tryptophane, vitamines du groupe B ou encore de la tyrosine dont la carence rend plus enclin aux dépendances.
- Par la phytothérapie, la gemmothérapie ou l’aromathérapie: certaines plantes aident à couper l’envie de sucre ; certains bourgeons ont des propriétés anti-stress qui peuvent aussi soutenir certains et de nombreuses huiles essentielles ont des propriétés anti-sucre, anti-fringales, anti-compulsions ou relaxantes. Le naturopathe saura vous aider à choisir ce qui vous convient le mieux après avoir vérifié d’éventuelles contre-indications.
- Par la gestion du stress et des émotions : que ce soit grâce à des techniques respiratoires, aux fleurs de Bach ou à l’activité physique par exemple.
- Par la réflexologie plantaire pour un rééquilibrage nerveux et endocrinien.
En conclusion, par un accompagnement personnalisé pouvant aller d’astuces très concrètes pour réguler sa glycémie jusqu’à un accompagnement pour trouver d’autres moyens de nous apaiser et de calmer toutes nos frustrations.
Sur le sujet, vous pouvez aussi lire No sucre ! de Nicole Mowbray, livre témoignage sur les bienfaits de l’arrêt du sucre et les difficultés rencontrées pour arriver à décrocher ou Ces glucides qui menacent notre cerveau du Dr David Perlmutter, avec un programme en 4 semaines, des conseils pratiques et les raisons pour lesquelles il faut réduire le gluten, le sucre et les glucides raffinés.
La naturopathie, c’est du « sur mesure » pas du « prêt à porter ». Prenez RDV
et nous élaborerons ensemble une stratégie détox anti-sucre et trouverons les solutions qui vous conviennent, étape par étape. A très vite.