Les principales causes physiologiques du surpoids

Des causes psychologiques au surpoids, il y en a pléthore tant les rapports entre l’alimentation et les émotions sont étroits, complexes et archaïques.

Mais il y a également des causes physiologiques au surpoids qu’il est important de comprendre pour pouvoir agir de façon adaptée s’il s’avère que l’on est concerné par elles. Ce sera donc l’objet du présent article.

Les principales causes sont donc :

  1. Le sucre qui est La principale cause du surpoids :
    Les sucres simples (sucre en poudre, fruits, miel…) passent facilement dans le sang, faisant ainsi augmenter le glucose circulant ou glycémie. Le glucose est mis à disposition des cellules par l’insuline pour être utilisé car c’est leur principale source d’énergie. La part de glucose qui n’est pas immédiatement utilisée sera mise en réserve dans le foie et les muscles comme réserve énergétique, mais ce stockage est limité. L’excédent sera transformé par le foie en graisse stockée dans le tissu adipeux. D’où l’importance des notions d’index glycémique et de charge glycémique, dont vous avez sûrement entendu parlé, qui évaluent l’influence des aliments sur cette glycémie et donc sur la libération de l’insuline, l’hormone du stockage.
    Plus la glycémie monte rapidement, plus l’insuline monte elle aussi rapidement, ce qui crée une baisse de glucose dans le sang, la fameuse hypoglycémie postprandiale environ 2 heures après la consommation de ces sucres simples qui nous donne à nouveau faim avant l’heure du prochain repas et nous incite à une nouvelle prise alimentaire ! Pour couronner le tout, on compare les effets du sucre à ceux d’une drogue car il est à la fois un calmant qui agit comme un psychotrope sérotoninergique, ce que notre corps enregistre et nous rend « addict », et, dans le même temps, le goût sucré active comme les drogues les circuits neuronaux de la récompense et les neurones dopaminergiques. Il active aussi le cortex orbitofrontal de la même façon que la cocaïne.
  2. L’inflammation provoquée par le surpoids aggrave la situation car elle empêche de perdre du gras.
    C’est le cercle vicieux. Si l’on est en surpoids, l’accumulation de cellules graisseuses dans le tissu adipeux crée une réaction immunitaire et une fonte musculaire s’opère, ce qui fait baisser le métabolisme de base et rend plus difficile la perte de poids. Pour perdre du poids il faut donc casser ce cercle vicieux de l’inflammation, d’autant qu’avec le temps, l’inflammation tourne à la fibrose du tissu, ce qui constitue un facteur de résistance à la perte de poids.
    La viande est le champion des aliments pro-inflammatoires avec la charcuterie, le fromage et les graisses saturées et « trans ». Il est donc judicieux d’en limiter la consommation si l’on veut perdre du poids.
  3. La qualité de la flore intestinale est également un élément important à prendre en compte pour perdre du poids.
    Voir mon article « Microbiote et poids » sur le sujet.
  4. Le stress et le manque de sommeil sont des freins à la perte de poids.
    En effet, le stress entraine la production de cortisol, l’hormone de mise en alerte et de résistance au stress. Si notre environnement nous stresse de manière chronique nous produisons trop de cortisol. Or, trop de cortisol favorise le surpoids de multiples façons et il est directement lié à la prise de masse grasse au niveau de l’abdomen :
    -Tout d’abord, le cortisol stimule la synthèse d’un neuropeptide nommé neuropeptide Y (une sorte d’hormone produite par un neurone) qui augmente le stockage des graisses et la production d’insuline tout en réduisant la sensibilité à cette dernière. Il stimule la prise alimentaire et l’appétit pour les aliments plaisir comme le gras, le sucre et l’alcool. Enfin, ce neuropeptide s’oppose à la leptine, hormone produite par le tissu graisseux qui favorise la satiété et booste le métabolisme. Les personnes obèses développent une résistance à la leptine qui va elle-même favoriser un excès de neuropeptide Y.
    -Ensuite, le cortisol envoie un signal aux cellules graisseuses pour stocker et ne pas déstocker.
    -Il interfère également avec la sérotonine, le neurotransmetteur de l’humeur et de la relaxation qui est fondamental pour éviter les pulsions alimentaires et compulsions sucrées de fin de journée.
    -Enfin, en cas de surproduction chronique, le cortisol affaiblit les fonctions thyroïdiennes qui régulent notre métabolisme ; métabolisme qui permet de brûler les calories.
    Par ailleurs, en cas de stress, les glandes surrénales produisent également de la noradrénaline qui active les globules blancs et fait entrer le fer dans les cellules, deux réactions pro-inflammatoires. Or, on ne peut sortir du surpoids sans casser le cercle vicieux de l’inflammation.
    Quant au sommeil, quand il est insuffisant, il favorise la prise de poids, tant par le fait que la leptine, hormone de la satiété, est sécrétée pendant le sommeil, que par le fait qu’un manque de sommeil accroit la production de ghréline, l’hormone de la faim nous poussant à manger.
  5. Les régimes répétés sont une cause très répandue de surpoids.
    Voir mon article « Pourquoi arrêter les régimes » sur le sujet.
  6. Autres causes physiologiques du surpoids :
    Le gluten qui favorise l’hyperperméabilité intestinale et avec elle l’inflammation chronique.
    Les graisses saturées et « trans » qui rigidifient la membrane de nos cellules et ralentissent ainsi le métabolisme de base. Elles se déposent dans le tissu adipeux où ils servent d’isolant thermique, réduisant ainsi les dépenses de base de thermogénèse. Elles appauvrissent la flore intestinale et augmentent les firmicutes qui sont un facteur de surpoids (voir article « Microbiote et poids »)
    Le manque d’hydratation et/ou d’activité physique, un transit ralenti, une surcharge du foie et/ou du système lymphatique, la fatigue
    Les carences nutritionnelle qui enfreignent tout un tas de mécanismes physiologiques nécessaires à la perte de poids.
  7. Rappelons aussi que d’autres facteurs interviennent comme les prédispositions génétiques, les prises médicamenteuses (anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, antidiabétiques…) et les pathologies spécifiques comme l’hypothyroïdie. La thyroïde régulant le métabolisme de base, quand elle est en sous-régime, on n’arrive plus à perdre de poids car on consomme naturellement moins de calories au repos.

Certaines périodes de la vie présentent également un risque accru de prise de poids : par exemple l’arrêt du tabac, les grossesses, la ménopause.

Mais, n’oublions pas que le surpoids vient le plus souvent d’un déséquilibre dû

• soit à des dépenses énergétiques insuffisantes liées à une sédentarité excessive

• soit à des apports alimentaires inadaptés en quantité ou en qualité.

Désolée pour le côté un peu technique de cet article, mais, sans en comprendre tous les mécanismes physiologiques, on peut comprendre quelles sont les principales causes physiologiques du surpoids pour pouvoir identifier celles qui nous concernent.

Il est souvent nécessaire de se faire accompagner par un professionnel pour en avoir une vision pertinente et y apporter les solutions adéquates. Le naturopathe, avec sa vision holistique de la santé, est alors un choix particulièrement judicieux.

Références :

-Laissez tomber les régimes et suivez ces 6 étapes pour mincir durablement. Les dossiers de Santé et nutrition ; Octobre 2019. Santé Nature et Innovation. Dossier réalisé par le Docteur Jean-Claude Curtay, précurseur de la untrithérapie en France et Pierre Van Vlodorp, naturpathe, nutrithérapeute, formé par le r Curtay.

-Tous dépendants au sucre ? Article de serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS dans la revue Recherche N°443 de juillet-août 2010

-Insulinosensibilité et lipides B.Verges 17/02/2008 sur le site EM Consulte