Comment maigrir après 50 ans ?

La hantise de beaucoup de femmes qui approchent de la ménopause est, en plus des désagréments classiques de cette période (bouffées de chaleur, sécheresse…), de prendre du poids sans forcément manger plus ou différemment qu’avant, avec un sentiment d’injustice et d’impuissance.

Alors, que se passe-t-il ? Quels sont les mécanismes à l’œuvre ? Il est important de bien les comprendre pour pouvoir apporter les solutions adéquates.

D’abord, en période de pré-ménopause, on observe des fluctuations hormonales avec notamment une baisse de la progestérone et de l’activité des ovaires. Mais, par ailleurs, ces derniers produisent souvent des quantités très importantes d’œstrogènes dues à des signaux envoyés par l’hypothalamus et l’hypophyse pour compenser la baisse constatée.

Ensuite, pendant la période charnière de la ménopause, les cycles menstruels deviennent irréguliers jusqu’à disparaitre complétement, la production d’œstrogènes par les ovaires diminuent drastiquement. 

La chute des œstrogènes

  • Favorise la stimulation des cellules graisseuses (adipocytes) de l’abdomen et donc une prise de graisse au niveau du ventre.
  • Pousse l’organisme à fabriquer du gras car le corps peut également fabriquer des œstrogènes à partir du tissu adipeux. Il est donc encouragé à stocker plus pour contrebalancer cette chute hormonale.
  • Fait baisser la fabrication d’hormones thyroïdiennes qui régulent le métabolisme et le phénomène de stockage est ainsi accentué, comme lorsqu’on est en hypothyroïdie*.

La chute de la testostérone et la baisse de l’hormone de croissance liées à l’âge, la fréquente baisse de l’activité physique liée aux symptômes de la ménopause ou pré-ménopause (douleurs articulaires, bouffées de chaleur, fatigue liée aux troubles du sommeil…), les régimes répétés, entrainent une perte de la masse musculaire.

Il faudra d’ailleurs être vigilant aux signes d’hypothyroïdie à cette période pour ne pas passer à côté de cette cause supplémentaire et spécifique de surpoids si elle doit être traitée.

 Or, une perte de masse musculaire signifie une baisse du métabolisme de base. Le corps brûle naturellement moins de calories au repos. Elles sont donc stockées sous forme de graisse.

A cela s’ajoute parfois à la ménopause :

  1. Une perte de sensibilité ou résistance accrue à l’insuline qui est produite en plus grande quantité et joue son rôle d’hormone de stockage.
  2. Un faible taux de sérotonine qui favorise l’humeur dépressive et son cortège de compulsions alimentaires ou de pulsions sucrées.
  3. Une modification de la qualité du sommeil (bouffées de chaleur, suées nocturnes ou anxiété) et, avec elle, une baisse de production de la leptine (hormone de la satiété) et une augmentation de la production de ghréline (hormone de la faim). 

Pour gérer son poids pendant cette période

Il va falloir utiliser les trois piliers de la naturopathie que sont l’alimentation, l’activité physique et la gestion du stress et des émotions :

  1. Au niveau alimentaire, on pourra par exemple :
    • Réduire légèrement les calories
    • Favoriser une alimentation pauvre en glucides ou à IG bas (Index glycémique)
    • Baisser sa consommation de sel pour la rétention d’eau
    • Maintenir un apport suffisant en protéines pour réduire la fonte musculaire et maintenir un bon niveau de satiété
    • Consommer des phyto-œstrogènes, végétaux agissant sur le corps de manière analogue aux œstrogènes, pour contrebalancer la baisse de ces derniers (sauf en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendants).
  1. Faire ou reprendre une activité physique régulière en se faisant plaisir devient incontournable, tant pour préserver sa masse musculaire et osseuse que pour gérer son stress.
  2. Outre le stress et l’anxiété, la gestion émotionnelle est cruciale pour stabiliser l’humeur, d’autant que les troubles de l’humeur et l’irritabilité sont fréquents à cette période.

En parallèle, il faut bien entendu lutter contre les symptômes de ménopause ou pré-ménopause pour éviter que ces derniers n’ajoutent de la fatigue physique ou psychique qui peut être une cause supplémentaire de surpoids.

Ainsi, le naturopathe, en fonction de votre terrain et de vos symptômes, pourra vous conseiller : Pour certaines, des plantes à visée œstrogène-like, pour d’autres, des compléments alimentaires, des techniques de respirations ou conseils d’hygiène de vie pour agir spécifiquement sur tel ou tel désagrément.

La ménopause, rappelons-le, n’est pas un problème à régler, ni une maladie, mais un phénomène physiologique naturel à accompagner ; une période de transition qui concerne toutes les femmes, de tout temps, quelque-soit leur culture ou origine ethnique.
C’est la fin du cycle reproductif ; C’est une étape qui est souvent perçue comme marquant le début du vieillissement du corps ; C’est l’âge des bilans, du temps qui passe ; Cela correspond souvent à des changements de vie comme le départ des enfants de la maison.
Mais il faut rappeler que c’est aussi la fin des règles et de leurs désagréments ; Cela peut aussi être une libération, une simplification. Le corps économise de l’énergie, il n’a plus à produire d’ovule, et bien souvent, après s’être beaucoup consacrée aux autres, la femme peut commencer à vivre un peu plus pour elle-même. Elle a l’expérience, la sagesse, la disponibilité pour naitre à ce qu’elle est réellement.
La première des clés est l’acceptation de l’inévitable, des changements et transformations du corps et de la vie familiale ; Faire le deuil d’une certaine jeunesse du corps pour s’ouvrir à une jeunesse du cœur.

En tout état de cause, votre naturopathe, avec son approche globale et ses outils variés et naturels, est la bonne personne pour vous accompagner sur ce chemin.