La solution miracle pour perdre du poids ?
Certainement pas ! Mais cela reste un outil simple à mettre en œuvre qui améliore souvent la santé et le bien-être de ceux qui le pratiquent et permet à certaines personnes de perdre du poids.
Mais, le jeûne intermittent : qu’est-ce que c’est ?
En dehors de l’effet de mode, le jeûne intermittent est une tentative pour combiner les bénéfices du jeûne avec l’absence de privation et de contraintes ; même si, rappelons-le immédiatement, on ne peut pas attendre du jeûne intermittent les mêmes résultats qu’un jeûne thérapeutique du type « jeûne hydrique d’une semaine ».
C’est une forme de jeûne partiel, accessible à tous et adapté à la vie quotidienne. Il consiste à alterner des périodes où l’on mange avec d’autres où l’on ne mange pas, tout en continuant à boire de l’eau et des boissons non sucrées, de manière régulière.
De fait, nous jeûnons déjà naturellement 6 à 10 heures toutes les nuits. Un jeûne un peu plus long peut se pratiquer pour mettre le système digestif au repos et espérer ainsi des bénéfices en matière de santé et de gestion du poids.
Quels sont les différents types de jeûne intermittent ?
- Jeûner un jour sur deux : 24 heures d’alimentation normale et 24 heures de jeûne.
- Le « 5:2 » et le « 6:1 » : Jeûner un à deux jours par semaine.
- Le OMAD ou “One day a meal” qui consiste à ne prendre qu’un seul repas par jour.
- Le « fasting » ou le 16/8 : le plus populaire, le plus facile à pratiquer au quotidien, et donc celui qu’on évoquera ici. On ne mange que sur une période de 8 heures sur les 24 heures de la journée, ce qui revient à jeûner 16 heures et donc à sauter un repas. Sauter un repas !? Cela semble contraire à tout ce que nous avons appris ; Surtout s’il s’agit de sauter le petit-déjeuner. Mais les vérités en matière de nutrition changent au rythme des études scientifiques sur ces questions ; un peu trop d’ailleurs pour qu’on sache à quel saint se vouer… Car, en effet, dans le jeûne intermittent, on peut sauter au choix le petit-déjeuner ou le diner pour permettre d’allonger le jeûne nocturne. Naturellement, surtout en matière de gestion du poids, il est préférable de sauter le diner plutôt que le petit-déjeuner, mais l’important reste le principe de la pause et de faire ce que l’on se sent de faire facilement et régulièrement. Rappelons que de nombreuses personnes ne mangent jamais le matin tout en étant en bonne santé et que les trois repas par jour sont une convention sociale pas si ancienne dans l’histoire de l’humanité en lien avec l’organisation du travail.
Certains font des variantes que sont le « 18/6 » ou le « 20/4 », c’est-à-dire réduisent encore la période d’alimentation et s’approchent ainsi du OMAD.
Les bienfaits du jeûne intermittent
Le fait de mettre au repos le système digestif sur une plus longue période permet d’étendre le processus de nettoyage et de régénération de l’organisme. Il donne au corps plus de temps pour digérer, ce qui soulage souvent les personnes souffrant de troubles digestifs ou du syndrome du côlon irritable par exemple.
L’organisme a également plus de temps et d’énergie à consacrer à la détoxification et à l’élimination des déchets : « l’effet détox ».
Des études ont montré que le jeûne intermittent aurait des effets bénéfiques en matière de :
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- régulation de la glycémie et sensibilité à l’insuline
- résistance au stress oxydatif et régulation de l’inflammation
- prévention des risques cardiovasculaires, du diabète et de l’obésité
- perte de poids pour certaines personnes (a priori les hommes plus que les femmes ou pour les femmes ménopausées).
Tout cela au conditionnel, car, pour l’instant, si la pratique du jeûne intermittent semble avoir des effets bénéfiques sur la santé, peu sont encore prouvés, ou avec des niveaux de preuve insuffisants, surtout en matière de poids où une perte significative n’a pas été prouvée, même si les témoignages sont encourageants
Dangers et contre-indications de la pratique du jeûne intermittent
Sauter un repas n’a rien de dangereux pour l’organisme qui n’a pas besoin d’un approvisionnement constant en énergie pour fonctionner. Il ne crée pas de carences si les repas pris durant la période autorisée sont de qualité.
Mais, attention, le jeûne intermittent ne convient pas à tout le monde. Il est notamment déconseillé :
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- aux personnes ayant des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie)
- aux femmes enceintes et allaitantes
- aux personnes ayant des pathologies les obligeant à prendre de lourds traitements médicamenteux.
Il est toujours recommandé de demander l’avis de son médecin en cas de pathologie ou de traitement médicamenteux.
Les 10 erreurs à éviter pour en avoir des bénéfices en matière de poids :
- Manger n’importe quoi (et surtout trop de sucre) pendant la période autorisée et attendre malgré tout des bénéfices pour sa santé. La qualité nutritionnelle reste la première règle de toute alimentation santé. On cherche à toujours à éviter les pics glycémiques qui déclenchent l’insuline, l’hormone de stockage.
- Tricher ou déroger à la règle des zéros calories en grignotant (en cachette ou non) durant la période de jeûne, ou de boire un jus de fruits, un soda ou toute boisson autre que de l’eau ou des boissons non sucrées. La technique n’a d’intérêt que si l’on respecte les 16 heures sans aucun apport calorique.
- Compenser les mécanismes du jeûne, soit en compensant le déficit calorique dû au repas sauté pendant la période où l’alimentation est autorisée, soit en cédant à la tendance naturelle qui nous fait réduire consciemment ou inconsciemment nos dépenses énergétiques quand on jeûne. En effet, la balance énergétique reste un des éléments-clé de l’équation.
- Manger beaucoup de glucides lents pour limiter la faim et tenir la durée du jeûne ou boire beaucoup de thé ou café là encore pour tenir. Or, le thé et le café sont des astringents de la muqueuse intestinale ; ils acidifient l’organisme ; le café alourdit le foie et ces excitants donnent plutôt faim et créent des coups de pompe à retardement.
- Manger trop de sel, ce qui nous ouvre l’appétit et nous fait retenir l’eau dans le tissu adipeux.
- Ne pas assez manger de fibres pour atteindre une sensation de satiété durable.
- Ne pratiquer le jeûne intermittent que ponctuellement. Il faut qu’une régularité s’installe. D’où l’importance du choix d’une modalité qui convienne à votre rythme hebdomadaire.
- Le pratiquer tout au long de l’année et en attendre des bienfaits en termes de poids au-delà des premières semaines. Le corps s’habitue, s’adapte. Il est préférable de le pratiquer périodiquement sous forme de cure pendant quelques semaines ou mois, mais pas de façon continue. De la même façon, il serait illusoire d’en attendre quelque-chose en matière de poids si, de fait, on pratique le jeûne intermittent naturellement au quotidien car on n’a pas faim le matin et qu’on ne prend jamais de petit-déjeuner. Si on ne change rien à ses habitudes, il n’y a pas de bénéfices à attendre.
- Pratiquer le jeûne intermittent en période de stress, déprime ou épuisement. Il doit permettre de prendre soin de soi, d’être à l’écoute de ses ressentis, d’apprendre à se connaitre et non de se brutaliser ou de se stresser un peu plus avec des exigences supplémentaires.
- Juger cette méthode sans l’essayer ! Rien ne remplace nos propres expériences pour trouver ce qui nous convient personnellement, au-delà des soi-disant vérités.
Alors, par exemple, à la ménopause, quand on a des difficultés à gérer son poids, pourquoi ne pas l’essayer ? Avec ces explications, vous avez tous les éléments nécessaires pour une expérimentation qui évite les principaux écueils.